Un jour à Mopti

2009, avec l’aide de la maison de la photographie de Bamako et de photographes locaux.
Troisième ville du Mali, Mopti, ressemble pourtant à un gros village. Tout autour de la cité, l’immense plaine du Massina est chaque année inondée de juillet à octobre. Un grand nombre d’ethnies cohabitent dans cette région  agricole : Peuls, Bozos, Bambaras, Dogons, Songhaïs, Myankas, Sénoufos, Mossis, Touaregs, Maures, Bobos, Sarakolés… La ville, qui concentre toutes ces populations, vit des richesses du fleuve, à la fois voie commerciale, réserve alimentaire et réservoir d’eau pour l’agriculture.
Cette région a autrefois connu de riches et puissants empires. Déambuler dans la ville et ses environs, c’est se confronter à des sensations intenses, entendre des langues inconnues et sonores, connaître l’odeur des épices et du poisson que l’on fume sur des broussailles… Très vite le visiteur peu pressé est reconnu, interpellé, questionné comme un lointain cousin. Suivent alors les palabres, les verres de thé et les plats de riz et poissons ; un sentiment d’exister à mille lieues de ce que nous connaissons en Europe, où le voyageur solitaire risque fort de le rester. Difficile de ne pas faire le parallèle avec la façon dont les Maliens sont accueillis en France quand, parfois au péril de leur vie, ils viennent glaner quelques miettes de nos richesses. On compare souvent la carte du Mali à deux ailes de papillon, Mopti se situe à la jonction des deux ailes, là où le pays est rétréci à son maximum, là, où victime de sa pauvreté, le pays a tenté de contenir l’avancée des terrorisme et banditisme qui asservissaient sa moitié nord et tout cela est loin d’être terminé…