2010.Angkor, Mékong, Tonlé Sap, autant de mots qui résonnent comme des promesses d’Orient, autant de sonorités se suffisant à elles mêmes, comme une ébauche de voyage. Au Cambodge, le lac Tonlé Sap, est relié par un canal naturel au Mékong dont il subit les humeurs. Au printemps, avec la fonte des glaces Himalayennes et l’apparition de la mousson, le fleuve ne parvient plus à évacuer la totalité de ses eaux dans l’océan, une partie reflue vers le lac qui se gonfle alors considérablement, inondant toute une vaste région. En novembre débute la saison sèche, le débit du Mékong diminue et le Tonlé Sap inverse à nouveau son cours, s’écoulant vers le fleuve. Ces débordements fertilisent la région et offrent une nourriture abondante aux poissons du lac. Les hommes se sont adaptés à ce milieu et ont su tirer profit de cette situation unique, pêchant et construisant leurs habitations sur pilotis ou les laissant flotter sur des bambous géants. Cette eau abondante a permis, voici mille ans, l’apparition d’imposantes cités et la construction des temples, d’abord Hindous puis Bouddhistes, que l’on peut aujourd’hui visiter. J’ai eu la chance de déambuler sur les rives de ce lac, de naviguer sur ses eaux, croisant bien des hommes et des femmes aux airs de Joconde et parfois au fond des regards il m’a semblé pouvoir lire un peu de l’histoire de ce pays, faite de raffinements et de douceurs mais aussi de terreurs et de drames encore si sensibles à ce jour. Cette série de photographies a été réalisée avec l’aide de l’association OSMOSE. www.osmosetonlesap.net)