Au sud du Maroc, les montagnes n’en finissent pas de s’étirer, ressurgissant même lorsqu’on les croit définitivement derrière soi. Alors plateaux et plaines, sur lesquels poussent les arganiers, prennent peu à peu la couleur du désert et s’entremêlent dans des espaces infinis. Des hommes, Berbères pour la plupart vivent sur ce sol qui ne livre ses richesses qu’avec parcimonie. Fiers et généreux, ils ressemblent à la terre qui les a façonnés, installant leurs villages près des points d’eau, ruisseaux ou puits, cultivant de minuscules parcelles de terre pour y faire pousser orge et légumes qui serviront a confectionner, pains, tagines et couscous. Aujourd’hui l’eau a déserté bien des villages, obligeant les populations à migrer vers les villes, Taroudant, Agadir mais aussi vers la France, le reste de l’Europe ou encore l’Amérique du nord. L’argent de ces expatriés maintient la région sous perfusion pour que la vie ne quitte pas tout à fait le sud des Atlas. Entre 2005 et 2008, j’ai effectué plusieurs séjours dans cette région, la rudesse et la pureté des paysages ne m’ont pas laissé indifférent, de même que les hommes qui, malgré les difficultés qu’ils ont à pourvoir à l’essentiel, n’ont pas hésité à partager le peu qu’ils avaient.